Quatre dossiers à suivre pour le FSCW au Québec

May 7, 2018

Community Updates

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Alors que les Québécois sepréparent à une élection provinciale en octobre, les Amis du Centre SimonWiesenthal (FSWC) aimeraient profiter de l'occasion pour encourager toutes lesfactions politiques de la belle province à tendre l’oreille aux préoccupationsdes communautés minoritaires et à éviter les discours incendiaires. Notreéquipe au Québec suivra les développements de façon continue et a mis enévidence quatre questions d'actualité qui intéressent le FSWC. 

1. Symboles religieux dans le secteur public 

La présence de tensions culturelles au Québec ces dernières années est larésultante d'un débat récurrent sur la laïcité, soulevé principalement par lesdeux principaux partis d'opposition: le Parti québécois souverainiste (PQ) etla Coalition nationaliste Avenir Québec ( CAQ), qui présente une longueurd’avance dans les sondages actuellement. 

Le PQ et le CAQ préconisent tous deux les recommandations de la CommissionBouchard-Taylor (p.150), «Commission de consultation sur les pratiquesd'accommodement reliées aux différences culturelles» qui a terminé ses travauxen 2008. Certaines mesures visant l'interdiction du port de symboles religieuxaux employés du secteur public ayant des «pouvoirs de coercition» (juges,agents de la paix, etc.) inquiètent les communautés juives, musulmanes etsikhs. 

Malgré que l'auteur du rapport, le philosophe Charles Taylor, soit revenu surson opinion quant à cette recommandation controversée, qui date d'il y amaintenant dix ans, cette position demeure encore largement citée par lespoliticiens et les commentateurs dans les médias. 

Le député David Birnbaum a porté une kippa à l'Assemblée nationale pour marquerYom HaShoah le mois dernier; le chef du PQ, Jean-François Lisée, a laissésous-entendre que c'était un geste inapproprié, puisque les symboles politiquessont interdits à la législature.  

Ces débats ont été plus tendus en 2013 suite à la proposition par l'anciengouvernement péquiste d'une «Charte des valeurs», qui n'a jamais étéadoptée. La jeune militante, Dalila Awada, a été sur le plateau de Tout le monde enparle pour défendre son droit de porter le hijab et pour véhiculer un messagede tolérance à l'égard du port de symboles religieux. Elle a ensuite été victimed'harcèlement et a poursuivi un groupe de commentateurs politiques pourdiffamation. 

Plus récemment, une autre jeune femme, Sondos Lamrhari, âgée de 17 ans, asoulevé l'actualité après avoir porté un hijab pendant sa formation à l'écolede police de Québec. Lamrhari dit qu'elle a hâte de travailler tout en portantson hijab pour le service de police de Montréal, mais elle estime que ce nesera pas possible sous un gouvernement caquiste ou péquiste.   

2. Migration frontalière   

Depuis un an, on observe de nombreuses vagues importantes de migrants provenantde la frontière américaine au Québec. L'été dernier, les migrants venu en trèsgrand nombre ont dû être accueillis au stade Olympique.   

Conséquemment, une rhétorique politique inconfortable s'est fait sentir alorsque le chef péquiste a fait allusion, de manière humoristique, à laconstruction d'un mur. Le PQ et le CAQ préconisent tous deux un contrôle plusstrict de l'immigration, certains commentateurs dans les médias laissent mêmeentendre que l'immigration serait préjudiciable à la société québécoise.  

Environ 150 personnes entrent illégalement au Canada chaque jour par le biaisdu Québec, soit presque trois fois ce que les responsables frontaliers sontappelés à gérer habituellement. Au cours d'un week-end du mois dernier, 600personnes ont franchi la frontière.  

3. Groupes nativistes  

Les tensions culturelles dues en partie aux deux enjeux susmentionnésentraînent également une augmentation des activités des groupes nativistes,dont le plus populaire se nomme La Meute et qui prétend n'avoir aucuneintention raciste.   

Le FSWC rapporte une augmentation des actes de vandalisme et de crimes motivéshaineux commis par des groupes moins organisés. On rapporte 11% de cas de plusde par rapport à 2016.   

La rhétorique anti-musulmane dans les médias a été particulièrement néfaste auQuébec à la suite de la fusillade de la mosquée de Québec en janvier 2017 qui acoûté la vie à six victimes. L'auteur de la tuerie, actuellement en attente desa sentence, a énoncé que la rhétorique politique avait, dans une certainemesure, eu une incidence sur ses gestes.  

4. Éducation  

Malheureusement, l'enseignement de l'Holocauste et de diverses violations desdroits de la personne dans l'histoire moderne est largement absent des cursusd'enseignement au primaire et au secondaire au Québec. Sous le gouvernementlibéral actuel, la situation pourrait être appelée changer, mais aucune annoncen'a été faite par le ministère de l'Éducation quant à l'intégration de plus dematériel historique dans le programme d'études.  

Selon une étude, on observe une légère augmentation des tensions ethniquessignalées entre les enfants à l'école.  

Les carences en termes d'enseignement portant sur les droits de la personnepourraient être à l'origine du manque de sensibilité observé dans certainsconflits politiques, comme ceux qui concernent les Juifs orthodoxes del'arrondissement d'Outremont, à Montréal. Des groupes comme Friends ofHutchison ont été proactifs dans la lutte contre la discrimination dans lequartier; le blog Outremont Hasid suit également les développements enprofondeur.  

En mars, des résidents d'Outremont ont arboré des insignes jaunes à une réuniondu conseil d'arrondissement pour protester contre les autobus scolaires juifsorthodoxes qui obstruaient les rues locales.  

"Ils évoquent toujours leur passé douloureux", a déclaré unmanifestant. "Ils le font pour nous museler. Nous portons le carré jauneparce que les autobus scolaires sont jaunes."